S’inventer un autre jour – Résumé et critiques

 

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S’inventer un autre jour parle de l’intime d’hommes et de femmes de l’ombre, des anti-héros oubliés dans la surexposition des corps et des sexualités formatés. Tout le monde n’est pas beau, entouré, en couple, jouisseur ou encore psychologiquement correct. L’intimité abrite aussi des silences et des charivaris qui tourneboulent.

 

Que ce soit , Tom, dans les couloirs de l’hôpital … le garçon gothique face à Odile Pujol à la gare Montparnasse… L’adolescente blessée fascinée par l’acteur  Luchini en résidence  sur l’île de Ré …. l’homme-chien assis sur la passerelle… …l’internaute et la femme d’octets…ou la veuve… ces six personnages tentent d’habiter leur existence et de donner corps à leur désir de vivre et d’aimer. Ils se fichent bien que cela dure toujours et se suffiront de bribes, et c’est peut-être cela, le désir érotique, loin des performances génitales. Ils gravitent à l’équilibre, sur le périmètre de leurs solitudes et de leurs espérances. Loin du défilement de leur quotidien, ces femmes et ces hommes se fabriquent d’autres jours le cœur battant et le corps troublé, et tant pis s’ils tombent.

 

Bien que publié chez Tabou, ce livre n’est pas érotique si l’on donne à ce mot une signification purement masturbatoire, mais il l’est parce qu’il parle d’intimité, de  désirs, de corps, de sexe. Tabou, éditeur de livres érotiques, publie aussi des textes qui dérangent ou qui abordent des sujets peu traités, en rapport avec l’intimité, le sexe, la mort…Table des matières :–         

Ré mon enfoirée : une adolescente solitaire qui vit sur l’île de Ré  se confie à son journal, elle est fascinée par  le pouvoir des mots récités par Fabrice Luchini . Elle n’a de cesse de vouloir le rencontrer pour qu’il lui parle. elle raconte la rencontre et le fracas de sa vie.–         

Tom, fils de la nuit : Un jeune homme perturbé par les femmes qui l’ont élevé se confronte à ses propres désirs.–        

Le baiser de l’homme-chien ;  la rencontre d’un sans abri et d’une femme lasse de sa vie privilégiée-          –          

La promesse :  une veuve ne se résout pas à la disparition du corps de son mari. Elle ne consent pas à cette séparation physique si  brutale.–         

Femme d’octets :  un ouvrier soudeur  s’éprend d’une femme dont il ne sait rien d’autre que ses écrits sur son blog. Elle est plus présente qu’une compagne en chair et en os. Cette femme d’octets le bouleverse. –         

Montparnasse- Matabiau :  une femme pas même jolie se fait aborder dans le métro par un gamin au look gothique fétichiste ; elle ne le chasse pas, fascinée par l’expérience de l’audace

Des extraits audio disponibles sur ce→  blog  

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La revue de presse et du Net

→ Chronique du 25 aout 2014 sur le Site Littérature de Bretagne, d’Irlande et d’ailleurs , de Eireann Yvon 

Extrait :

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 Le Mag été Supplément du Journal  Sud-Ouest du samedi 9 août 2014

Quatre idées pimentées pour un été sensuel :

Extrait :

[…D’autant que le région n’est pas exempte de plumes coquines. Anne Bert en donne la preuve depuis la publication de son premier roman érotique, qu’elle a écrit à Saintes où cette bordelaise s’est installée………L’intime c’est aussi le propos de son dernier livre, publié aux éditions Tabou « S’inventer un autre jour » . A lire aussi « L’Emprise des femmes » « L’eau à la bouche » qui décline le désir sur tous les tons, le très érotique « Perle » qui a pour décor le vignoble Bordelais…Pour glisser dans son sac de plage quelques pages pas sages…]

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Magazine Sensuelle- (version papier) février/mars 2014
Pages Culture du magazine Sensuelle N°38
page 18

« Expériences sensuelles singulières »

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Chronique de Aline Tosca le  07/02/2014

Lire à la source :< Source Aline Tosca

Extrait :
[..Publié aux éditions Tabou, S’inventer un autre jour est un recueil d’histoires dans lesquelles les personnages sont en décalage. Une jeune fille et un homme lettré plus âgé qui la regarde se masturber sur une plage de l’île de Ré, assis à côté d’elle, troublé, ce serait bien suffisant à mon plaisir de lectrice. Arrivée à ce point du premier récit, alors que je me suis attachée à ses personnages, Anne Bert surprend, conduit ses personnages là où je n’ai pas envie, ça destabilise. Moi qui aie déjà lu Anne Bert par ailleurs, je dois dire que ma première surprise fut son écriture dans ce livre. On lui reprocherait d’être trop littéraire ? Qu’à cela ne tienne, elle déshabille ses mots, les propose presque nus, au début je râle un peu et puis je m’y fais et puis ça me plaît tout autant. Anne Bert sait faire. Son premier texte a du corps, du coffre, il a du ventre, il est charnu tout en étant raconté dans un style très direct, avec des mots francs. C’est dans cette langue sans artifice, percutante, quelquefois poétique car Anne Bert reste Anne Bert, que sont menés les six récits. Après Ré, mon enfoirée, j’ai découvert un autre texte magique qui est mon préféré dans ce livre. Non pas que les autres soient moins interessants, mais celui-ci appelle très fort ma sensibilité.Le baiser de l’homme-chien est un récit vraiment beau, sensuel, charnel, émotionnellement fort. Il s’ancre dans la réalité mais quelquefois j’ai cru m’évader, au détour des phrases, et me retrouver dans un univers onirique. Pourtant, c’est d’un réalisme indéniable et c’est dans l’écriture une chose virtuose :
« Pas une seconde il ne vous vient à l’esprit que cet homme n’a probablement pas été dans un espace clos avec une femme depuis belle lurette, qu’il n’a pas vu de chambre ni de salle de bains depuis des mois, peut-être des années. Vous ne savez rien de son parcours ni de sa chute. Vous ne voulez rien savoir de toute sa misère. Non, surtout pas. Mais cette misère, vous la voulez dans vos bras, dans vos draps, dans votre ventre, vous voulez l’engloutir et la faire disparaître en vous. Àbras-le-corps, dissoute en vous. » P 105
Dans Femme d’octets, l’auteur joue avec la ponctuation, la mise en page, le rythme des phrases, inserre une image comme on fait dans un livre de poésies ou dans un beau livre. Elle montre une protagoniste complexe (complexée?) et déconcertante. Mais c’est vers la dernière histoire : Montparnasse-Matabiau que va ma troisième préférence. Une femme élégante mais qui a du poids, ne se trouve pas obligatoirement séduisante, n’est pas convoitée outre mesure, est abordée par un jeune homme aux yeux vitreux, cultivé, étudiant, il la suit, lui parle de ses jambes, de ses pieds, il est fétichiste dit-il, ils en parlent. J’aime l’esprit de ce texte et son entame m’a obligée à la lecture :
« À Odéon Odile achète des fraises Tagada au kiosque à bonbons et s’engouffre dans la bouche de métro, la tête dans son sac, à la recherche d’un ticket. Quand elle la relève, un grand échalas lui fait face et rebrousse chemin. À sa hauteur, il cale souplement son pas sur le sien et penche son visage vers son oreille.
– Vous avez de jolies jambes Madame.
C’est pathétique, à son âge, le coup des jambes, pense Odile. »
Dans l’ensemble, un bon bouquin. Je n’ai pas boudé mon plaisir de le lire. Trois histoires qui à mes yeux dominent par leur intensité, un bel opus.]
11/12/2013 — Source : Aline Tosca

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Chronique de La Bauge Littéraire
par Thomas Galley
Lire à la source 

Extrait :

[Anne Bert passe en général pour une auteure érotique, réputation qu’elle s’est acquise en publiant, aux sulfureuses Éditions Blanche de surcroît, un premier recueil de nouvelles, L’eau à la bouche, dont les textes baignent, selon les mots de l’auteure, dans « un érotisme joyeux, solaire »1, et, deux ans plus tard, un premier roman, Perle, dont la quatrième de couverture indique qu’il promet l’exploration de « tous les chemins du plaisir », mettant ainsi, une seconde fois, l’eau à la bouche de lecteurs avides de plaisirs charnels. Mais coller une étiquette sur quelqu’un, c’est une démarche hasardeuse dans le meilleur des cas, démarche qu’il faut toujours remettre en question, parce qu’elle néglige la complexité de l’être humain et les richesses que celui-ci recèle. Et dans le cas d’Anne Bert, il serait terriblement réducteur de vouloir l’enfermer dans le sérail des auteurs érotiques, une restriction qui ferait injustice à un talent qui dépasse de très loin ce champ-là, sans vouloir porter la moindre préjudice à l’incontestable valeur littéraire de ce dernier.

Il suffit, pour le constater, de feuilleter les pages virtuelles d’Épilogue, roman paru en numérique aux Éditions Edicool, consacré aux questions de la solitude et de la fin de vie, un texte très loin de toute connotation érotique. Et son dernier recueil en date, paru en novembre 2013 aux Éditions Tabou, S’inventer un autre jour, est une belle illustration supplémentaire du talent diversifié de cette plume bordelaise, avec ses textes qui échappent à toute qualification sommaire et qui obligent le lecteur à s’interroger sur le désir comme qualité humaine et sur les drames qui se jouent en marge de la société.

Le recueil s’ouvre sur un texte assez long dont le titre traduit parfaitement l’émotion à vif de la protagoniste, Ré, mon enfoirée. Une histoire qui démarre très doucement (une adolescente qui guette l’arrivée d’une star sur son île) mais se corse au gré des pages acquérant d’abord un goût plus insolite (elle demande à la vedette en question de la faire jouir par des mots, par sa seule voix) avant d’administrer un véritable coup de poing dans la gueule du lecteur, coup de poing dont la violence n’empêche pas le récit de se clore sur une image insidieusement anodine :

« … le nez dans les étoiles on écouterait les vagues mourir sur le rivage. » (p. 49)

La vie avec ses abîmes cachés reste au rendez-vous dans la nouvelle suivante, Tom, fils de la nuit, l’infirmier de nuit qui s’occupe de ses patientes féminines avec un talent sans pareil, talent pourtant acquis au prix fort par un séjour prolongé en enfer d’où il s’est échappé en empruntant les obscurs chemins de traverse qui font déborder la nuit intérieure jusqu’à engloutir le monde entier.

Tandis que l’issue de la rencontre dans Le baiser de l’homme-chien est un brin trop prévisible à mon goût pour réellement émouvoir, celle de La promesse emmène la protagoniste, et le lecteur avec elle, dans des parages où peu d’autres se sont aventurés avant elle, et on n’aura rarement vu un décor aussi bien exploité que le cimetière qui accueillera les singuliers ébats de la narratrice.

Une rencontre d’un autre genre, virtuelle cette fois-ci, attend le lecteur dans le texte intitulé Femme d’octets. On l’aura deviné après tout ce qui précède, la mort aura son mot à dire dans le récit de cette présence étrange et inexplicable qui se termine sur un mode de conte de fée ou de mythe où la transgression du regard se voit punie par l’irrémédiable absence, à la façon des héros qui ne peuvent s’empêcher de se retourner pour – regarder.

Après toutes ces histoires oscillant entre Eros et Thanatos, le recueil se termine sur une note plutôt optimiste avec une rencontre qui a pourtant tout pour effrayer. Parce que quelle femme aimerait être abordée par un exhibitionniste qui, en plus, se met à la poursuivre jusque dans le train ? Et pourtant, Odile, la protagoniste, s’endort à l’issue de son aventure, le sourire aux lèvres, quelque part entre réalité et fantasme, au seuil d’une terre entrevue et prometteuse, qui ouvre des perspectives sur d’autres façon de vivre, des moyens de s’inventer un autre jour.

Nous l’avons vu, à l’exception de ce dernier texte, le recueil est marqué par le voisinage aussi familier que persistamment étrange de la mort et de l’amour. S’il n’y a rien de nouveau dans une telle approche, Anne Bert a su trouver le moyen d’en renouveler le charme inquiétant en créant des personnages capables de sortir de leur cadre et de marquer le lecteur au fer rouge de leur quotidienneté potentielle. Après avoir absorbé les philtres contenus dans ces paroles, le lecteur n’aura plus le même regard sur le monde qui l’entoure et dont il croyait avoir l’habitude.

Il y a, à ce jour, très peu de recensions consacrées au recueil en question en dehors du cercle assez restreint des blogs qui se sont fait une spécialité de l’érotisme littéraire. On y trouve les blogs incontournables de ChocolatCannelle et d’Isabelle Lorédan, ou encore celui, moins fourni, d’Aline Tosca. Et on ne saurait s’étonner d’y retrouver les mêmes réserves à propos du caractère érotique du recueil : Pour ChocolatCannelle, « il ne s’agit pas à proprement parler de littérature érotique », et Isabelle Lorédan se demande « s’il est approprié de qualifier ce recueil d’érotique », proposant d’y voir plutôt des « textes traitant de l’intime et du tabou, et dans lesquels la sexualité n’est finalement pas vraiment le fond de commerce. » Je partage tout à fait cette opinion, et je regrette de voir ces textes de grande qualité enfermés dans le cercle assez restreints des « connaisseurs ». Certes, l’estime des Happy few peut être flatteur, mais pourquoi priver la grande majorité des lecteurs d’une écrivaine qui aurait largement méritée d’être mieux connue encore. Et voici que se présente, une fois de plus, le problème très réel des étiquettes trop hâtivement appliquées.

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Culture Hebdo Livres
Lire sur Sur Culture Hebdo.com

[Le sexe n’est pas que l’affaire des canons de beauté

Parfois il faut le dire, on a l’impression que la littérature érotique tourne en rond. Plus encore que le descriptif des actes qui forcément tombent dans la routine des gestes, c’est la mise en scène qui fait défaut. Ce n’est pas le cas d’Anne Bert qui dans son roman S’inventer un autre jour met au premier plan des gens à qui ont ne penserait pas comme partenaires au lit. Presque des exclus de la fête au lit. Eh bien, notre romancière démocratise le plaisir pour notre plus grand bonheur.
S’inventer un autre jour. Anne Bert. Tabou 218p. ]

30/11/2013 — Source : Culture Hebdo Livres

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Site le Le P’tit Ecrivain

Café littéraire sur le thème de la littérature érotique, Fréjus (25 octobre 2013)

« S’inventer un autre jour » d’Anne Bert
« Un recueil fort et dérangeant. L’érotisme y est noir et porteur d’espoir. »

25/10/2013 — Source : Le P’tit Ecrivain

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Benzine magazine
Lire ici
23/10/2013

— Source : Benzine magazine
Critiques Libres

Le droit au désir

…[« Elle aimait Mozart et les Beatles », non, non, je me trompe de love story, elle aimait un acteur et les beaux textes, surtout sa façon de réciter ces beaux textes, mais elle perd, suite à un accident, la possibilité d’atteindre l’orgasme et se venge cruellement sur le responsable de ce handicap. Tom a été abusé par sa tante, il en a gardé un profond dégoût pour les femmes sauf celles qui se décomposent à l’approche de la mort et qu’il accompagne dans leur dernier souffle. L’homme-chien a tout perdu, il vit avec son chien, dans la marge, il refuse même les avances d’une bourgeoise qui veut vivre avec lui son fantasme d’étreindre un SDF. Madame devient veuve mais ne peut se séparer de son mari, elle se donne à un autre sur sa tombe pour perpétuer leurs gestes d’amour. Accro à l’image d’une rue qu’une fille transmet chaque matin sur son blog avec un petit message, il découvre avec surprise que cette femme virtuelle aurait pu être plus réelle pour lui. Odile tombe dans les rets d’un voyeur en cédant à ses exigences et y prend un réel plaisir. … Dans ces six nouvelles Anne Bert met en scène des personnages qui ne vivent pas leur sexualité comme la majorité des femmes et des hommes qui déambulent dans les rues, ils vivent le handicap ou dans la marge, préfèrent la morbidité, la nécrophilie, le fétichisme ou la virtualité, tous ont des désirs, des fantasmes, des envies sexuelles comme la majorité des êtres humains. Le fil rouge qui relie ces histoires, aussi morbides qu’érotiques, est ce besoin qu’ont tous les handicapés, paumés, déviants (ou présentés comme) d’avoir et de vivre une sexualité même si elle est différente de celle des autres.

Ces textes pourraient figurer dans le catalogue n’importe quel éditeur, ils ne sont jamais indécents seulement durs, cruels, charnels, sensuels, ils disent des mondes qu’on n’aime pas voir, pas regarder, les monde de la marginalité et de la différence qui choquent nos penchants bien pensants. Le talent d’Anne Bert lui permet de nous emmener au fond d’histoires difficilement supportables mais tellement réelles, des histoires comme les médias en relatent quotidiennement. Son écriture fluide, forte, violente quand il le faut, sensuelle si c’est nécessaire, lui permet d’explorer les mondes les plus glauques sans jamais sombrer dans la sordidité ni la répugnance. Elle nous montre seulement que la sexualité est une fonction charnelle, physiologique, psychique et finalement vitale qui ne concerne pas que les starlettes et les bellâtres dénudés qui s’exhibent dans les magazines ou sur la Toile mais tout le monde même les moches, les handicapés, les malades, les pauvres, … et que les fantasmes peuvent planter leurs racines là où on ne l’aurait jamais cru. Les phéromones peuvent entraîner dans leur danse endiablée, comme dans un ballet de Walpurgis, tous les êtres sexués sans aucune préférence, l’amour est pour tout le monde même si certains disent le contraire et en font même une religion.]
Lire la critique complète sur le site Critiques Libres
22/10/2013 — Source : Critiques Libres

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