de l’ego des auteurs et des retours de lecture

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Vous avez beau avoir quitté le radeau de Facebook, les vagues reviennent toujours vous lécher le bout des pieds…

…de la béance de la toile  montait un vacarme d’injonctions d’amour et de reconnaissance…

Donc,  j’ai appris par de nombreux contacts que suite à mon billet sur Osez 20 nouvelles histoires érotiques, des auteurs  de ce recueil se sont  sentis outragés par mon retour de lecture, allant jusqu’à dire que c’est insupportable que les livres soient chroniqués sur les blogs et que les blogueurs devraient garder leur intérêt ou leur désintérêt pour eux.

Ces gens à l’ego fragile ou démesuré, oubliant innocemment que si leurs livres sont visibles et lus… c’est en premier lieu parce que leurs éditeurs  font parvenir aux blogueurs leur Service de Presse  espérant bien qu’ils en parlent, en bien ou en mal, mais qu’ils en en parlent.  J’invite donc, ces auteurs vexés à demander à leur maison d’édition qu’elles gardent confidentielles leurs  prochaines parutions. Faut-être raccord avec ce que l’on déclare…

Et comme il est facile de déblatérer sur ce réseau social que j’ai quitté, plutôt que de  poster ces allégations ici sur  le billet incriminé,  je dédie cet article aux auteurs qui me disent malveillante et basse,  ou  à d’autres qui  écrivent  ne pas me connaître mais trouver que j’écris comme je parle et que l’humilité n’est pas ce qui me caractérise.

A ce dernier je réponds  d’abord, cher Monsieur,   puisque vous ne me connaissez pas vous ne pouvez rien dire de moi ni de mon écriture,  votre formation doit vous l’avoir appris, on ne peut parler que de ce que l’on connait ; et puis tout lecteur est en droit de parler d’un livre publié, la chose justement étant …publique, je ne vois pas en quoi c’est manquer d’humilité ; passer énormément de temps à lire les autres auteurs,  rédiger des retours de lecture,  donner de la visibilité aux livres de mes petits camarades ne sont pas une preuve de prétention ni d’égocentrisme puisque je m’intéresse aux autres plutôt qu’à moi-même.

Je chronique ici ou sur le Salon Littéraire uniquement les livres qui m’ont intéressée,  pas forcément plu d’ailleurs, mais qui ont suscité mon intérêt d’une façon ou d’une autre. Le cas de  cet Osez  publié à la Musardine,  est particulier parce que c’est un collectif, j’ ai expliqué dans mon billet pourquoi je le chroniquais ;  j’ai donc évoqué les textes qui m’ont amusée, j’ai dit  aussi de La Mauresque qu’il était impeccablement écrit mais de facture trop classique et de ce fait,  qu’il détonnait avec l’ensemble hyper contemporain, mais  là c’est plutôt le directeur de collection qui est responsable, pas l’auteure,  pourtant  celle-ci  s’est sentie attaquée en sa personne, prétendant avec paranoïa que je complote contre elle, que je suis une détractrice, qui la  dénigre outrageusement, en cherchant à rabaisser ses mérites.

Or, il n’y a ni complot, ni contentieux bien sûr.  C’est ridicule. Du reste je ne m’intéresse plus au texte qu’à la personne.

Voici le  lien de mon billet sur Sex in the Kitchen que j’ai rédigé sur le Salon Littéraire à la sortie de l’ouvrage  d’Octavie Delvaux, puisque c’est elle  qui m’accuse de dénigrement. Si ce genre de romance érotique n’est pas ma lecture préférée, j’ai écrit que c’était une comédie éroticocomique très réussie. N’ayant pas apprécié ma chronique elle avait refusé de répondre à  un questionnaire  que je lui avais soumis à propos de son livre, destiné au Salon Littéraire,  qui lui aurait donné carte blanche pour s’exprimer. Ce fut tout de mes retours de lecture la concernant puisque je n’avais rien lu d’elle  depuis,  jusqu’à son texte impeccable La Mauresque. Ecrire que je le trouvais trop classique à mon goût n’est quand même pas une offense…

D’autre part,  en février dernier, alors que je dédicaçais en librairie ma dernière parution → j’avais choisi de présenter son livre, Sex in the kitchen, aux côté du mien, je voulais promouvoir des textes érotiques à cette occasion, inciter les lecteurs à lire aussi autre chose que mes livres, est-ce là dénigrer Octavie Delvaux ou  manquer d’humilité ? Met-elle sur sa table de dédicace les livres de ses petits camarades ?

J’aurais pu ignorer cette  polémique sur FB,  j’étais même décidée à le faire, mais pour tout dire, ça me gonfle carrément (oui, je sais, Monsieur, j’écris comme je parle..) qu’un auteur soit  incapable de sourire de lui-même, d’assumer  les conséquences de s’être rendu publique en publiant,  incapable d’accepter la façon dont les lecteurs reçoivent leurs textes, se laissant aveugler par leur ego. J’écris aussi,  j’ai eu des bonnes et des mauvaises critiques même de la part de  mes contacts et amis. Est-ce pour autant que je les dis malveillants ? bas ? prétentieux ? Non, et même si ça m’est désagréable à lire parce que bien sûr on a tous notre amour propre écorché,  je leur conserve mon estime et/ou mon amitié, c’est leur lecture, leur ressenti.

Enfin,  pour en venir au texte qu’il m’a été impossible d’ignorer en fin de chronique de Osez…c’est tout simplement parce qu’il est impossible de laisser penser que j’aie pu apprécier ce texte ou trouver normal qu’il soit dans ce recueil. C’était du reste au directeur de collection d’éviter à ce que son auteur se ramasse une volée de bois vert, en le refusant.  L’histoire est bien, l’écriture est épouvantable. Et si les  autres auteurs trouvent bien que l’on publie de telles choses, ils ne servent pas la littérature. Je reviens donc sur ma décision de ne pas donner quelques exemples, et si vous trouvez que c’est digne de figurer dans un livre, vous pouvez toujours le dire en commentant, mais  sous votre véritable identité, que l’on sache  ce que vous pensez de la littérature.

il focalise tous mes points d’interrogation, tel un arbre de noël, dont mon instinct me souffle qu’il peut réserver quelque bonne surprise minuscule ou exceptionnelle

et l’aléatoire agace mes nerfs tendus au glaçon

l’homme s’enfonce dans une ruelle aussi noire que médiévale

mon fantôme fourré l’indifférait

maintenue seulement pour soutenir ce qui à présent se déploie avec munificence

je sens entre mes jambes un appel d’air aigu

la queue est admirable, irréelle dans le halo, pas même tremblante malgré la morsure d’hiver, défiant le gel, assez torride pour offenser mon regard et irradier mon admiration

Et le cadeau est inimitable, présenté à mon gré sans demande ni question, sans arrogance ni prétention, en toute liberté de mon souhait

Et ses yeux noirs sont si près et si loin à la fois que l’évidence de l’immédiat à venir prend la profondeur d’un abysse

elle est superbe…sillonnée de veines bleuies et de gris mystère, pointée jusqu’à son embout relevé comme un champignon vénéneux

mes lèvres attendries par tant d’éclosion

il est à nu par le plus sensible de sa personne, je suis couverte sans prise aucune de son appétit.

la queue se dresse vers un zénith attendu et imminent

un ru nacré choit près de mon pied  (il s’agit de l’éjaculation)

une lassitude me saisit, telle une rivière suave et frileuse..

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crédit image : Laurie Lipton

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. noannlyne dit :

    Je partage cet article et je comprends l’irritation de son auteure. Publier, c’est s’exposer, et donc susciter de facto la critique. Tant mieux s’il y a des réactions… Le pire n’est-il pas le vide ?

votre grain de sel