Page 14 du magazine Télérama n° 3270, l’article intitulé UN GONCOURT SANS STARS ? regrette que la première sélection du Goncourt n’affiche pas les stars attendues et plébiscitées par les médias depuis ces derniers mois. Ni Olivier Adam, ni Philippe Djian, ni Christine Angot, rien de chez Flammarion ou de chez Grasset .
Nathalie Crom , l’auteure de ce papier, concède que c’est peut-être faire preuve d’indépendance mais râle contre la fadeur de la liste des nommés…. ce qui témoigne au mieux d’un détestable désir de paillettes (bien indésirables en littérature ) ou au pire d’un dépit à ne pas voir que le jury abonde dans le sens de la sacro-sainte rumeur orchestrée par la presse.
Ce mot, fadeur , est plus qu’un a priori, c’est une injure indigne d’une journaliste, puisqu’il y a de fortes probabilités que Nathalie Crom n’ait même pas lu les livres de la sélection.
J’aurais préféré lire sous la plume de la journaliste ses arguments littéraires pour défendre les auteurs délaissés ou bien son intérêt de voir élargie la visibilité des si nombreuses parutions de l’automne. Mais non, c’est fade parce que le Goncourt ne veut pas célébrer les stars préfabriquées. C’est aussi simpliste que ça. On croit rêver…
Remarquez, j’ai bien lu ailleurs qu’il était regrettable aussi qu’Amélie Nothomb ne soit pas sélectionnée en raison de ses 20 ans d’écriture…comme si cela seulement justifiait de recevoir un prix littéraire.
En tout cas, le dépit doit être de taille car Télérama, du coup, ne donne même pas la liste des écrivains retenus pour ce prix….ni dans cet article ni dans ses pages Livres.
voici cette sélection :
Vassilis Alexakis, L’enfant grec (Stock)
Gwenaëlle Aubry, Partages (Mercure de France)
Thierry Beinstingel, Ils désertent (Fayard)
Serge Bramly, Orchidée fixe (JC Lattes)
Patrick Deville, Peste et choléra (Seuil),
Joël Dicker, La vérité sur l’affaire Harry Québert (Fallois)
Mathias Énard, Rue des voleurs (Actes Sud)
Jérôme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud)
Gaspard–Marie Janvier, Quel trésor ! (Fayard)
Linda Lê, Lame de fond (Bourgois)
Tierno Monenembo, Le Terroriste noir (Seuil)
Joy Sorman, Comme une bête (Gallimard)
Même si je ne suis pas fan du rite des prix, la lectrice que je suis a appris toute petite que tout ce qui brille n’est pas d’or et qu’il faut savoir chercher plus loin que le bout de son nez, alors je suis plutôt contente de découvrir ces écrivains qui publient dans la pénombre, ou tout au moins pas dans le halo des projecteurs braqués sur les stars