La loi , théoriquement garante de la démocratie suppose l’obéissance. Si cette loi assure la justice et respecte les droits de tous les hommes, elle nécessite l’obéissance des citoyens. La démocratie obéit finalement, elle, à la loi du nombre. Mais la loi du nombre n’implique pas toujours le respect du droit.
Le délit d’aide au séjour des étranger en situation irrégulière ne respecte pas le droit des hommes d’être secourus, nourris, protégés, lorsque tout leur manque.
Gandhy affirme que « la désobéissance civile est le droit le plus imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans être un homme. » Obéir à une loi injuste nous fait complice de cette injustice.
Il y a des lois justes et d’autres injustes aimait à dire Martin Luther King. Les lois justes doivent être respectées , les lois injustes doivent êtres combattues. En notre âme et conscience il convient de désobéir aux lois injustes, tout en acceptant d’en assumer les responsabilités. Les citoyens qui désobéissent et aident les immigrés en situation irrégulière acceptent la garde à vue ou le risque de prison. Ils témoignent ainsi par cette prise de responsabilité de la justesse de leur acte de désobéissance . Pourtant si des peines sont infligées, elles seront forcément injustes, et dans la logique du raisonnement , le désobéissant devrait ne pas accepter de s’y soumettre…Mais elles auront le mérite de démontrer toute l’injustice de la loi transgressée en interpellant l’ensemble des citoyens. Il ne s’agit pas là d’anarchie, mais de mépris pour une démocratie qui manque à ses obligations de justice. La désobéissance citoyenne est non violente et répond aux exigences de la civilité.
Le citoyen peut et doit pallier la défaillance de l’Etat en faisant appel à son propre sens de la responsabilité, plutôt qu’à son devoir d’obéissance. Obéir aveuglement à des lois injustes engage la responsabilité du citoyen , qui devient complice de cette injustice.
Nous devrions en ce sens TOUS aider à survivre les immigrés en situation irrégulière , acculés à vivre comme des chiens . Que le nombre de désobéissants fasse loi, cette fois en toute légitimité civile. La culture de l’obéissance nous formate depuis notre naissance. En situation extrême elle nous amène à obéir à des ordres dans le cadre d’une loi qui nous déshonnore. En temps de guerre, l’obéissance aveugle à la loi peut conduire les obéissants sans conscience devant un tribunal pour crime contre l’humanité ou crime de guerre. En temps de paix, elle est le terreau de graves troubles et rebellions plus radicales.